• "Singe" à trois yeux :

    Vieux dessins

           Il s'agit, une fois encore, d'un vieux dessin.

          
     Je ne me rappelle plus du tout si j'avais pris une image en référence ou non pour faire ce "singe", mais je peux dire que c'était une période où je dessinais beaucoup de singes sur mes cahiers de cours.


    Real-Illusion


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  • Vieux dessin :

     

     

    Dissertation de Philosophie :




         ■ Sujet : << Peut-on souhaiter ne plus être conscient? >>



                 L'être humain ( d'aujourd'hui ) est un animal qui, nous le savons, dispose d'une conscience, d'une intelligence qui lui est propre et ainsi, est symboliste, ( aujourd'hui ) moderne, civilisé ( il vit dans une société structurée )... Il a une conscience, et de par ce fait, est conscient de ce qu'il est, de sa nature, et de la Morale universelle établie. Mais, dans une certaine mesure, ne regrette-t-il pas d'avoir conscience de justement avoir conscience de sa conscience ( la répétition peut sembler maladroite, mais elle suit une logique ) et, ainsi, d'avoir conscience de sa nature? Etre un humain n'est-il pas, de nos jours, parfois fatiguant, stressant, ennuyeux? Est-ce que notre conscience est vraiment si agréable et facile à vivre ; entièrement et uniquement bénéfique? Car après tout, notre conscience n'est pas une faculté nous permettant de ne voir que les bons côtés de qui et de ce que nous sommes, et de tout ce qui nous est "extérieur". Donc, en le sachant... peut-on souhaiter ne plus être conscient? Nous allons répondre à cette problématique en un plan en deux parties. Dans un premier temps, nous allons voir que la conscience ne nous est pas entièrement bénéfique et qu'on peut ne plus en vouloir. Dans un deuxième temps, nous traiterons de cette même conscience, de ce qu'elle nous apporte : elle est, après tout, la principale << source >> de notre humanité, de notre curiosité, de notre intelligence, et donc, de notre nature ( d'aujourd'hui ).

                 Pour commencer, parce qu'une telle problématique nous en donne "indirectement" l'évidence, nous allons voir que notre conscience peut nous être un fléau et, qu'ainsi, nous pouvons en effet souhaiter ne plus être conscient.
                 Tout d'abord, il est essentiel de comprendre que notre conscience actuelle est la plus développée ( du moins, à notre connaissance ). Etant l'être humain que nous sommes ( moderne, symboliste, intelligent, curieux... ), nous avons conscience d'énormément de choses en plus de notre nature : nous avons conscience des notions de temps et d'espace ; nous avons conscience du monde et de l'<< autre >> ; nous avons conscience de notre place dans le monde, dans la société, et donc, nous avons aussi conscience d'avoir de l'importance ( en sachant que c'est relatif, bien évidemment ) ; nous avons conscience de notre conscience, justement... Nous avons, par cette curiosité ( cet << étonnement >> ! ) si particulière et si typique à l'être humain, conscience de notre supériorité ( intellectuelle, sociale, ... ) et de tout ce que nous représentons ( nous sommes sur la << chaîne >> d'une évolution exceptionnelle et constamment croissante, après tout ). Et, à cause de cette conscience et du temps que nous avons à consacrer à ce que nous ressentons, nous souffrons. Nous souffrons parce que nous sommes évolués et parce que, malgré ça, nous restons égoïstes et égocentriques : nous sommes, naturellement et avant tout, le centre de notre propre attention ( tout ce que nous faisons, nous le faisons, en premier lieu, pour nous, même si on peut en croire le contraire ; ce n'est pas une critique, mais l'établissement d'un fait : si nous n'agissons pas par réflexe, par besoin, ou par envie, nous le faisons parce que notre conscience nous dit de le faire ). En étant le centre de cette attention, nous sommes donc, bien évidemment, attentifs à nos états psychologiques et, vivant dans une société stressante et complexante, nous subissons notre état d'humain moderne. Nous avons beau vivre de confort et de luxe ( comparé aux simples animaux ), nous nous devons ( par exemple ) de gagner cette vie ( qui nous est contemporaine ). Nous devons la gagner par un travail que nous fournissons : nous échangeons nos services pour de l'argent. Mais, ce n'est pas toujours facile à vivre : beaucoup de travaux requièrent des compétences sociales, par exemple, ce qui ne convient pas à tout le monde ( par timidité, malhabilité sociale, sous-estimation de soi... ) : nous prenons aujourd'hui, bien souvent, un travail qui ne nous plait pas juste pour gagner convenablement notre vie et parce que, pour quelque raison, nous ne pouvons en prendre d'autres. Parce que nous avons une conscience, nous pouvons très mal le vivre et vouloir ne plus être physiquement et/ou psychologiquement conscient.
                 Ensuite, le fait d'évoluer, peut-être assez étonnamment revient, en quelque sorte, à se dépersonnaliser. L'étrangeté d'un individu est considérée, bien souvent, comme une menace par l'<< autre >>. L'être humain est un << animal >> fait pour vivre en communauté, alors il a naturellement peur de la solitude ( intellectuelle, physique, morale... ). Par tous les moyens, donc, il cherchera à s'adapter à l'<< autre >> : il n'est pas entièrement accepté par l'<< autre >> si il reste lui-même, original, exceptionnel, unique... ce qui est, en soi, paradoxale : il ne sera pas non plus accepté pour qui et pour ce qu'il est si ce qui est accepté de lui n'est qu'en fait une image mensongère, dépersonnalisée ( et qui s'est donc faite d'un << vol d'identité >> ) et adaptée à la masse. Du fait de devoir se faire passer pour << quelqu'un d'autre >> afin de s'adapter à la société ( qui, elle, s'est vue incapable de l'accepter pour sa plus << vraie >> identité ( personnalité ) ) et de ne pas avoir à subir les jugements et les préjugés de l'<< autre >>, l'individu ne peut que psychologiquement ( voir physiquement ( pour les plus extrêmes ) ) souffrir. Et bien sûr, pourquoi vouloir avoir conscience de ne pas être accepté pour qui nous sommes vraiment? Et pourquoi vouloir souffrir d'être, aux yeux de l'<< autre >>, quelqu'un d'autre ( dans le cas où nous cherchons à nous adapter à l'<< autre >> )? Parce que nous avons peur de la solitude ( malgré le fait que nous sommes seuls avec nous-même ), nous avons besoin de l'<< autre >> ; et, à défaut de ne pas être accepté par lui, nous ne voulons pas qu'il nous rejette, et ce, qu'importe ce que nous voulons croire ou faire croire : nous restons, heureusement et/ou malheureusement, sensibles. De ce fait, notre condition d'être vivant et conscient nous est un fardeau, et nous ne voulons qu'oublier nos maux et, ainsi, en être inconscient, que ce soit physiquement ou psychologiquement. Après tout, être humain revient à dire avoir des états psychologiques, une personnalité et un comportement qui nous est propre, et si l'<< autre >> ne l'accepte pas, ça revient à dire que notre existence n'a pas de valeur ( du moins, nous le ressentons comme tel ) : malgré cet égoïsme et cet égocentrisme qui nous est si typique, nous avons besoin de l'<< autre >>, et donc, nous avons besoin qu'il nous accepte. Si il ne le fait pas, pourquoi voudrions-nous garder notre conscience? Etre humain revient, aujourd'hui, à souffrir de ne pas être accepté ( et d'être seul ) ; ce n'est qu'un exemple.
                 Enfin, en premier lieu... veut-on vraiment être conscient? Et conscient de quoi, au juste? De notre humanité? Un pauvre voudrait probablement ne plus avoir conscience de sa pauvreté, n'est-ce pas? L'être humain est si facilement émotif que ce qu'il nous manque nous est plus douloureux que réellement absent, parce que nous nous comparons sans cesse à l'<< autre >>, et que ses propres exigences font nos insatisfactions : ce dont il se plaint nous influence parce que lui-même nous influence, et alors, nous réagissons comme il le fait et en influençons d'autres à notre tour, sans forcément le vouloir. Notre conscience du monde en lui-même et de l'<< autre >>, de tout ce qui nous est extérieur, nous permet de nous situer. Certains pourront bien sûr se satisfaire de qui et de ce qu'ils sont ( et donc, de leur place et de leur importance et dans la société, et pour l'<< autre >> ), mais à dire les choses comme elles sont, ce n'est plus réellement le cas de la plupart des gens. L'Homme d'aujourd'hui est un être insatisfait, qui veut toujours plus que ce qu'il a et qui, du fait de ses insatisfactions, se retrouve à quémander et critiquer : la psychologie humaine fait que l'insatisfaction, si elle est constante, amène peu à peu à voir ce qui nous est extérieur d'un << oeil mauvais >>, voire même avec colère. De ce fait, pour répondre à ces insatisfactions, un individu, probablement, se verra devenir ( relativement ) désagréable ( et pas forcément sans le regretter par la suite ). Avoir conscience de nos insatisfactions ( et éventuellement de comment nous y réagissons ) nous est plus que désagréable, et c'est quelque chose que nous pouvons vivre relativement mal.
                 Donc, nous pouvons dire que la conscience ne nous est pas uniquement bénéfique : nous pouvons très mal la vivre. Qu'elle soit physique, intellectuelle, morale... la conscience ne nous fait pas uniquement faire face à ce que nous voulons bien voir et accepter.

                 La conscience, c'est un état d'éveil, une faculté exceptionnelle qui nous confronte à tout ce que nous vivons comme étant menaçant, désagréable, ennuyeux... mais aussi à tout le reste ! tout ce qui nous est bénéfique et agréable ! Car avoir conscience, c'est être l'humain que nous sommes, et c'est donc vivre la réalité comme elle est ( bien... c'est général : il y a toujours des exceptions ).
                 En premier lieu, il est évident que notre conscience de monde, de l'<< autre >>, et de nous-même fait ce que nous sommes : modernes, symbolistes, intelligents... Grâce à notre conscience ( pour ne rien répéter, de tout ce que nous avons conscience ), nous sommes les êtres vivants les plus évolués de cette planète. Nous ne pouvons plus même nous considérer comme de simples animaux : nous sommes bien trop évolués et humains ( dans le sens psychologique que nous y donnons aujourd'hui ) pour ça. Nous sommes particuliers ; nous sommes supérieurs et, à dire les faits tels qu'ils sont, nous dominons notre planète : nous cultivons nos terres, nous élevons des animaux, nous créons... Là où les animaux adaptent leurs besoins à la nature, l'être humain adapte la nature à ses besoins. Nous nous servons du monde pour vivre, certes, mais également, nous l'adaptons et le façonnons, en quelque sorte, à notre image... Comment pourrions-nous même envisager de faire quelque chose de si... exceptionnel ! sans notre conscience? Il n'y a qu'une réponse : nous ne le pourrions pas, parce que c'est notre conscience qui fait notre réussite ( car oui ! la vie que nous menons, si nous devons la comparer aux autres animaux, est une réussite ( nous pourrions même dire qu'elle est plus que ça ! ) ). Nous avons besoin de notre conscience ; nous avons besoin de notre société et de nos morales afin de conserver un semblant d'ordre et/dans une vie en communauté.
                 De plus, actuellement, le simple fait d'envisager ne plus avoir notre conscience est juste aberrant ! Nous ne devons et ne pouvons nous débarrasser de ce qui est, avec notre imagination, la plus belle chose dont l'être humain soit doté ! Notre conscience est ce qui fait notre humanité, nos morales... c'est ce qui nous garde dans le droit chemin quand notre côté bestial ( << pulsions de mort >> ) pourrait et voudrait commander notre corps. Notre conscience est autant celle qui nous condamne ( certes ) que celle qui nous sauve, et elle nous est notre plus grande utilité. Si nous n'avions pour nous que notre intelligence, nous nous perdrions nous-même et ne serions, en fait, que des épaves de réflexions plus logiques qu'humaines... Notre conscience est ce qui nous équilibre, qui fait notre humanité, et qui donne du sens aux choses, au monde, à l'<< autre >>, à nous-même, et donc, justement, à nos réflexions... Nous sommes des humains, pas des machines ! et notre conscience est là pour nous le rappeler.
                 Pour finir, nous pouvons dire qu'un être humain insensible n'est pas humain : c'est bien sûr faux, mais ces mots sont pensés par la majorité des gens. Un humain, si il n'est qu'un corps, est un humain mort : ne rien ressentir revient à ne pas avoir, pour << soi >> ( ce qui est paradoxale du fait de l'égoïsme de tout individu ( humain ) ), un sens à sa vie. Une des pires choses qui pourraient nous arriver, probablement, serait justement d'exister sans vivre ; bien heureusement, donc, nous avons une conscience et ne vivons pas d'existence plate et sans intérêt ( même si elle peut nous en sembler la plus malheureuse et la plus misérable, car notre conscience nous garde suffisamment << éveillés >> pour continuer à considérer tout ce qui nous est extérieur, et à nous considérer également ). Nous apprécions, aimons ; et sans conscience, nous ne le pourrions pas. Notre conscience, quelle que soit sa forme ( physique, morale, intellectuelle... ), est certainement notre plus belle merveille, un mystère des plus fascinants ! Sans conscience, nous serions << fermés >> à nos ressentis et en serions probablement encore à un état sous-évolué ( de notre race ), à essayer de survivre plus que de vivre.
                 Donc, notre conscience peut nous sembler, parfois, le plus lourd des poids, mais elle est un besoin aujourd'hui ( presque ) vital : nous ne pouvons concevoir vivre dans le monde moderne sans notre conscience. Et certes, nous subissons notre conscience, mais, en premier lieu, cette même conscience n'aurait aucune valeur positive ( et donc, on n'en tirerait aucun bénéfice ) si elle n'avait pas de valeur négative.

                 Pour conclure, nous pouvons dire que notre conscience est << un bien pour un mal >>, et que du fait dudit << mal >>, nous pouvons souhaiter ne plus être conscient. Mais, sans notre conscience en premier lieu, nous n'aurions pas développer notre langage ; si ça avait été le cas, nous ne pourrions donner de sens aux choses ( car, bien sûr, c'est par la conscience que nous le pouvons, mais c'est plus précisément de par notre langage, de par nos mots, que nous donnons du sens aux choses ). Et si nous ne donnons de sens aux choses, alors, en premier lieu, nous n'aurions pas même de raison de ne plus vouloir être conscient. Notre conscience est un outil fabuleux dont nous devrions nous servir au mieux, et non en souffrir ( exagérément, souvent, car nous en avons justement conscience et faisons involontairement et/ou inconsciemment une fixation dessus, ce qui, justement, accentue nos maux ). Encore faut-il avoir conscience de tout ça... ce qui, bien évidemment, ne nous empêche pas forcément de souhaiter ne plus être conscient. Mais ! ça ne nous empêche pas non plus d'accepter notre conscience et/ou de la considérer comme une chance !
     
      
      

    Real-Illusion
       
      

              Notes :
     
                ■  J'ai écrit cette dissertation le 16/11/2012, en devoir surveillé de Philosophie.
                ■  Cette dissertation m'avait valu la meilleure note de la classe, soit un 18/20.
                ■  Vous n'êtes pas obligés d'adhérer à ce que j'ai écrit : il s'agit d'une philosophie totalement personnelle, et je ne force personne à être de mon avis.
                ■  Je n'avais pas cherché à soigner ma copie, alors je suis désolée si la lecture de ma dissertation vous est désagréable.

     


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  • Vieux dessin ; Camille Lebel et Louis Bouvier :


     

     
      

    Dissertation de Philosophie :




         ■ Sujet : << L'obéissance est-elle incompatible avec la liberté? >>
     
     
     
              Il serait aberrant de considérer la notion de liberté dans sa forme la plus crûe et la plus pure : une totale liberté reviendrait à séparer notre corps de notre esprit, et quand bien même nous le pourrions, nous serions encore sous l'emprise de notre propre conscience de tout ce qui nous entoure et de tout ce que nous sommes. Car après tout, l'être humain, de sa simple nature, est prisonnier de lui-même, de son esprit, avant même d'être prisonnier de son corps... Ainsi, si nous devions nous demander ce que serait la vraie liberté, que répondrions-nous? Dans sa conception la plus simple, nous n'aurions qu'une seule réponse : le néant. Et comme dès lors que nous considérons ce néant, nous en faisons quelque chose ; et donc, dès lors que nous le rattachons à une idée et/ou une forme, il n'est plus néant. Ainsi, si la liberté est néant... ça voudrait dire qu'elle n'existe pas? Nous sommes complexes dès lors que nous sommes humains ; nous sommes un mystère, une énigme... et la liberté n'est donc pas faite pour nous. Mais ! nous parlons ici d'une liberté crûe, et donc <<sans saveur>> ! En nous le rappelant, nous devrions aussi être capable de comprendre qu'il existe une autre liberté : la liberté avec laquelle nous vivons tous les jours, celle où nous avons des contraintes, des choix à faire, des obligations ; mais aussi celle que nous ressentons comme telle. Et donc... la liberté existant grâce aux contraintes, pouvons-nous l'accepter si nous y sommes forcés? En fait, pouvons-nous obéir et être libre? Car obéir revient à agir par <<obligation>>, parce que quelqu'un d'autre veut que nous le fassions... Comment considérer la liberté si nous faisons ce que nous faisons pour un autre? Nous allons y répondre en un plan en deux parties. Dans un premier temps, nous verrons que nous pouvons obéir et rester libre. Dans un deuxième temps, nous montrerons que, certes, nous pouvons agir pour d'autres et en profiter nous aussi, mais qu'il y a des limites à notre liberté si nous ne pouvons, pour quelque raison que ce soit, obéir.

              Pour commencer, nous allons voir qu'obéir n'est pas forcément une entrave à notre liberté : nous pouvons en profiter, nous pouvons ne pas en être gênés... L'obéissance, si elle est raisonnable, n'est pas négative pour nous. Après tout, en tant qu'être humain, nous avons grandi en suivant les ordres, les règles ; et c'est en acceptant de nous montrer <<civil>> que nous devenons libres.
              Tout d'abord, considérons que nous tirions profit de notre <<soumission>>, si nous pouvons le dire ainsi... De quoi parlons-nous donc? D'une obéissance de notre part totalement volontaire ! Pourquoi accepterions-nous ça? Pour vivre ; avec plus de précisions, pour l'argent. Nous nous soumettons au monde du travail pour gagner notre vie, et pour ça, nous suivons les codes sociaux, les règles de la société, et nous nous mettons au service des gens... Nous vendons simplement nos services pour de l'argent. A cela, nous devrions nous demander en quoi nous sommes libres? Car si nous sommes humains - et nous le sommes - nous voulons vivre de confort et de commodité ; autrement dit, si personne ne travaillait pour gagner sa vie et que nous n'en aurions pas besoin non plus, nous ne le ferions pas. Parce que nous sommes humains... Ainsi, pourquoi? C'est simple : c'est la règle, c'est tout. Nous vivons dans un monde où nous devons "nous" vendre pour avoir les moyens de profiter de notre vie, et donc, d'acheter une liberté que nous n'avons pas. Nous voulons l'argent pour vivre, pour nous faire plaisir, mais nous voulons aussi une place dans la société. Alors travaillons pour acheter notre liberté, et si nous voulons que cette liberté soit plus importante, faisons notre possible pour trouver un travail qui nous plait, que nous aimerions faire. Ainsi, considérons le travail comme un outil pour la liberté : nous obéissons à des règles et des ordres, certes ; mais nous gagnons les moyens de nous offrir une liberté que nous n'avons pas, grâce à l'argent ! C'est juste... par intérêt.
              Ensuite, qui nous dit qu'obéir est forcément contre notre volonté? Car nous pouvons très bien suivre les ordres de <<quelqu'un>> parce que nous le voulons bien ! Pas forcément par intérêt ou par plaisir, mais juste... parce que ça nous convient ! Ça ne nous dérange pas... Nous avons un libre-arbitre, alors si quelque chose ne nous plait pas, nous n'avons qu'à pas le faire ou le dire simplement : si nous obéissons sans rien dire, à moins d'exceptions que nous ne citerons pas, c'est que nous y trouvons notre intérêt ou que ça nous plait ( ou alors, c'est par "conscience" ). Nous obéissons à des codes moraux, après tout ; et est-ce que ça nous gêne? Non : nous avons une conscience, enfin ! A moins d'avoir un problème, d'être sadique, ou alors, simplement curieux, nous n'aimons pas faire du mal. Et lorsqu'on nous demande de ne pas blesser les gens, par exemple, nous obéissons sans nous y contraindre, parce que c'est une évidence ancrée en nous, ne serait-ce que de par notre morale ! Ainsi, obéir n'est pas une atteinte à notre liberté. Et assez étonnamment peut-être, obéir peut même nous rapprocher de cette liberté, car si nous n'osons pas faire quelque chose que nous voulons faire, si l'on nous en donne l'ordre, nous le ressentons comme une autorisation et nous nous permettons d'agir comme bon nous semble. Nous avons même plaisir à accepter l'ordre comme tel ! Donnons l'ordre à un enfant de jouer, par exemple... Si il ne le veut pas, il refusera ou le fera sans aucun plaisir ; si il le veut mais qu'il n'ose pas parce qu'il ne sait pas si il en a le droit, il le fera sans arrière pensée. Ainsi, insistons, un ordre auquel on obéit n'est pas forcément une contrainte et/ou une atteinte à notre liberté : au contraire, il peut même nous en rapprocher.
              Enfin, nous devons prendre en considération que nos contraintes nous construisent et sont donc, assez paradoxalement, les sources de nos libertés. Nous grandissons en obéissant à nos parents ou à nos tuteurs ; nous apprenons à vivre en société, à respecter nos prochains ; nous allons à l'école... Nous ne grandissons pas comme nous le voulons : la société nous <<construit>> afin que nous devenions des citoyens modèles au mieux, normaux au pire ( les exceptions ne sont pas prises en compte ici, évidemment... ). Si nous en avions eu le choix dès notre plus jeune âge, probablement n'aurions-nous pas choisi de nous adapter à la société et de vivre de contraintes tels que la scolarisation, le respect de l'<<autre>, le respect même des parents... Vivre dans une société aussi stressante et complexante que la nôtre ne nous donne pas forcément envie de nous y adapter, particulièrement quand nous sommes enfant. Il n'y a qu'à voir, pour exemple, ce qu'est la phobie scolaire ( ou même la phobie sociale tout court )... Les enfants peuvent avoir des "amis" et ne pas se plaindre, mais ce n'est pas pour autant que certains n'ont pas peur d'aller à l'école. Parce que nous vivons dans notre société, nous sommes frustrés ; alors nous ne voulons pas forcément suivre les règles : il pourrait, après tout, y avoir des risques pour nous ( psychologiquement parlant ). Et les risques nous font peur... nous ne voulons pas les affronter. Pourtant, parce que nous sommes obligés ( de par nos parents et/ou de par le "système" ), nous le faisons. Et parce que nous le faisons, nous apprenons à vivre de par ces contraintes, même si c'est dur. Ainsi, nous apprenons peu à peu à accepter tout <<ça>> ; et en l'acceptant, nous atteignons déjà une forme de liberté, parce que nous ne subissons plus ce qui nous effrayait et/ou ennuyait tant avant. Et alors, nous apprenons à <<gravir les échelons >, à atteindre toujours plus de liberté, étape par étape... Et au final, nous sommes grandis et apprenons à d'autres ce que nous-même avons appris : que la liberté demande des sacrifices, mais qu'elle les vaut. Après tout, si tout était facile, la vie ne serait pas intéressante, n'est-ce pas? Et la liberté a meilleur goût si elle est gagnée, si nous avons dû faire des efforts pour l'atteindre.
              Nous pouvons donc dire que la liberté n'est pas incompatible avec l'obéissance : au contraire, c'est parce que nous apprenons d'abord à obéir que nous apprenons ensuite la liberté. Certes, ce n'est pas toujours évident et on peut avoir des regrets, mais... une liberté "facile" n'est pas une liberté : c'est un fléau. Tandis que la liberté que nous gagnons est réellement "savoureuse", et ce, du simple fait que nous avons fait des sacrifices pour l'avoir et que nous estimons donc la mériter.

              Mais, entendons-nous, nous ne disons pas que l'obéissance amène forcément à la liberté ! Car après tout, il y a des ordres auxquels nous ne pouvons pas simplement obéir, des règles que nous ne pouvons ( moralement ) nous permettre de suivre et qui sont, en réalité, des atteintes à notre liberté ! Car en tant qu'être humain, nous sommes avant tout prisonnier de notre condition et de notre corps, et nous ne nous "appartenons" pas toujours forcément : nous pouvons être sous contraintes.
              En premier lieu, ne pas respecter nos codes moraux peut nous paraître terrifiant. Si pourtant nous sommes forcés à aller contre notre nature ; si nous ne sommes plus maître de nos choix... nous ne sommes plus libres, n'est-ce pas? Car en étant contraint à obéir à des ordres auxquels nous ne voulons pas obéir, des ordres étant contre notre morale ou nos désirs, nous n'avons plus de contrôle sur nous-même. Et nous sommes attaqués dans notre liberté... Autrefois, les légionnaires étaient forcés à boire ( de l'alcool, vous l'aurez compris ) ; aujourd'hui, c'est interdit de les forcer ( à boire ), mais avant, c'était une obligation. Si ils refusaient d'obéir, ils étaient à la fois sanctionnés et considérés comme des <<mauviettes>>. Si dans un sens moindre c'était pratique pour eux ( quand ils allaient ramasser les cadavres, par exemple ; légionnaires ou pas, ils restent humains et sensibles ), certains en souffrent encore aujourd'hui : ils sont soit alcooliques, soit souffrant encore des séquelles de ce que l'alcool leur a faire. Ils sont ( encore aujourd'hui ) atteints dans leur liberté à cause d'ordres passée... Ce n'est pas normal, et probablement que peu d'entre eux l'ont voulu. Qui voudrait porter à jamais les séquelles d'un passé non voulu, incontrôlé? Il y a des ordres que nous ne devrions pas accepter, parce que si nous le faisons, nous risquons de le regretter : ils sont une atteinte à notre liberté, et donc, à ce que nous sommes. Tuerions-nous si c'était un ordre? Non, et si c'était le cas, alors nous aurions un problème. Nous ne devons pas aller contre ce que nous croyons bon et/ou juste, contre notre morale, et donc contre nous-même juste pour obéir à des ordres auxquels nous ne voulons pas obéir. Nous sommes des êtres humains, pas des machines ! Et de ce fait, nous ne devons pas nous "écraser" : nous devons nous imposer des limites dans ce que nous sommes prêts à faire. Nous devons NOUS imposer. Car enfin, il y a des ordres mauvais en soi...
              De plus, devrions-nous seulement considérer le fait que la liberté soit incompatible avec l'obéissance? Car en fait... est-ce qu'être trop libre ne reviendrait-il pas à être prisonnier? Et est-ce qu'obéir à des ordres ou des règles qui ne nous plaisent pas ne nous permettrait pas d'être plus libres, justement? Par liberté, nous entendons la liberté physique, la liberté intellectuelle, la liberté morale... mais trop de liberté <<casse>> la liberté, n'est-ce pas? Et un peu d'ordre ne fait pas de mal... Prenons une personne intellectuellement hyperactive... Cette personne, si nous lui donnons en plus une totale liberté intellectuelle et physique sera perdue, prisonnière d'elle-même, de son esprit. Pourquoi? Parce qu'elle ne cessera jamais de réfléchir, parce qu'elle cherchera toujours et à en savoir plus, et à développer ses propres réflexions. Non seulement ça l'isolera des <<autres>>, mais en plus, à la fois parce qu'elle ne trouvera personne de son niveau et parce qu'elle pensera toujours qu'elle doit en savoir <<encore plus>>, ça engendrera une sérieuse frustration intellectuelle. Et alors, cette personne sera autant intellectuellement que physiquement seule ; cette solitude, ajoutée au fait qu'elle ne trouve personne de son niveau, lui sera étouffante. Maintenant, si nous lui imposons des règles, même si elle ne veut pas les suivre, si elle le fait, elle sera plus dans les <<normes>>, ou du moins, elle le ressentira comme ça. Et le fait de ne plus avoir un contrôle entier sur sa vie <<physique>> fera qu'elle sera troublée. Assez étonnamment  elle se sentira mieux das son corps, parce qu'elle vivra enfin dans l'<<ordre>> ; et le fait d'être bien dans son corps fait qu'elle sera également mieux dans sa tête : ses pensées suivront sa vie <<physique>> et s'ordonneront. Ça pourrait nous être étrange, mais c'est pourtant un fonctionnement ( humain ) normal. Ainsi, la liberté peut rendre un individu prisonnier de lui-même, alors que l'obéissance peut faire que cet individu soit libre dans ce qui lui est extérieur, mais aussi libre de lui-même. C'est donc, paradoxalement, à notre liberté qu'il nous faut imposer des limites pour être libre.
              Pour finir, parce qu'il nous faut au moins l'évoquer, il y a un ordre auquel il nous serait bien ennuyeux d'obéir : l'ordre de mourir. Tuer est une chose ; mourir en est une autre. Les deux sont terrifiantes... Pourquoi? Parce que tuer est contre la morale, parce que nous mettons fin à une vie et engendrons le malheur d'autres, parce que nous nous sentons coupable de le faire ; et mourir... pour exactement les mêmes raisons ! Mourir, si c'est volontaire et/ou évitable, est relativement égoïste : que nous le voulions ou non, de notre seule existence, nous avons la responsabilité de vivre ( ne serait-ce que pour ceux qui seraient chagrinés par notre mort ) ! De ce fait, si nous avons l'ordre de mourir - même si notre sacrifice pourrait, par exemple, sauver des milliers de vies... devons-nous le faire, sachant que ce serait presque comparable à un meurtre, mais qu'en plus, ce serait la fin de tout ( car nous sommes le centre de notre propre monde, enfin ! et donc, nous sommes le centre de notre "tout" )? Ce serait peut-être honorable, mais... à quoi bon se sacrifier si c'est pour rendre nos proches malheureux et mettre fin, par la même occasion, à tout ce qui nous concerne? Il n'y a rien d'honorable à être mort. Et en avoir l'ordre nous rend kamikaze... sans aucune liberté. Personne ne voudrait être source du malheur de son père et/ou de sa mère, n'est-ce pas? <<Mourir>> est donc un ordre abominable, terrifiant, et qu'il n'y aurait aucune raison égoïste ( si ce n'est pour notre conscience ) d'accepter : mort, nous ne sommes plus rien ( peut-être quelque souvenir, mais avec le temps, les souvenirs "meurent" aussi ). Mort, nous ne sommes donc certainement pas libres ( nous ne tiendrons évidemment pas compte de quelque croyance ( religieuse ) )... Et devoir obéir à un tel ordre ne nous rend pas plus libre non plus ! Il y a des ordres auxquels nous ne pouvons pas obéir si nous tenons à notre libre-arbitre, parce que ces ordres sont tout simplement une atteinte à notre liberté... L'ordre de mourir est, lui, la FIN de cette liberté.
              Ainsi donc, si obéir peut-être bénéfique à notre liberté, elle peut aussi nous mener à sa fin ( ou juste sa "dégradation" ) : il y a des ordres auxquels nous ne devons pas obéir, et des règles que nous ne devons pas suivre si nous voulons rester libre. Et pourtant, trop de liberté <<casse>> cette liberté : elle s'auto-détruit. Plus nous sommes ( ou croyons être ) libre, plus nous sommes en réalité prisonniers de nous-même. La liberté n'est donc pas à considérer à la légère ! Et de même pour l'obéissance : bien sûr que nous devons obéir à des ordres et suivre des règles, mais... ne soyons pas pour autant soumis !

              Pour conclure, nous pouvons dire que l'obéissance n'est incompatible avec la liberté que si elle est abusée : il faut bien sûr savoir garder un semblant d'ordre dans sa vie ; il faut aussi apprendre à respecter l'<<autre>>, les lois, la morale, les règles sociales... mais il ne faut pas pour autant "s'écraser" ! Les contraintes que nous connaissons tous sont imposées par la société et pour la société ; nous nous devons de les accepter et de vivre avec, certes... mais évitons d'accepter n'importe quoi : restons libre de nous-même, et n'attentons pas à la liberté d'autrui. Évitons également ( et paradoxalement ) d'abuser de la liberté : trop de liberté nous rend prisonnier de nous-même, et parce que nous ne nous imposons pas de limites, nous nous perdons. Les contraintes - et donc, une obéissance de notre part, reviennent à nous <<ordonner>>, nous faisant nous sentir mieux avec nous-même ( dans notre corps comme dans notre esprit ). Ainsi, nous pouvons dire que la liberté n'est "réelle" et appréciable que si elle est raisonnable, soit limitée ( et que d'<<autres>> nous aident à la <<contrôler>>, éventuellement ). Il nous est donc nécessaire de vivre de contraintes si nous voulons considérer la liberté dans toute sa splendeur ! Mais encore nous faut-il concevoir ce qu'est vraiment la liberté... Car, après tout, ne peut-on pas considérer qu'il y ait plusieurs libertés? Et surtout, ne peut-on pas dire qu'en tant qu'unité <<crûe>>, elle n'existe pas?
      

     
     
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                 Notes :
     
                ■  J'ai écrit cette dissertation en treize pages, le 12/03/2013 : il s'agissait du rendu de mon bac blanc de philosophie.
                ■  Cette dissertation m'avait valu la meilleure note de la classe, soit un 18/20.
                ■  Vous n'êtes pas obligés d'adhérer à ce que j'ai écrit : il s'agit d'une philosophie totalement personnelle, et je ne force personne à être de mon avis.
                ■  Lorsque j'ai écrit << intellectuellement hyperactive >>, j'aurais, normalement, plutôt dû écrire << cérébralement hyperactive >> ; si je ne l'ai pas fait, c'est parce qu'une personne cérébralement hyperactive ne pense pas toujours qu'à des choses intelligentes, et que j'ai vraiment voulu insister sur le caractère intellectuel de cette partie de ma dissertation.
        

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  • Vieux dessin :

    Louis Bouvier et Camille Lebel

     

           Louis Bouvier et Camille Lebel, avec des dicolores !

     

      

    Camille : << Louis, t'as rien r'marqué d'nouveau, chez moi? >>
      

    Louis ( sans ouvrir les yeux ) : << Une nouvelle culotte? >>

     

    << Quand Camille essaie d'attirer l'attention de Louis, ça a l'effet attendu : aucun. >>
      
     

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  • Vieille planche :

    Vieux dessins  
          
     C'est une des premières planches que j'ai dessiné, et si je me souviens bien, elle en est même la deuxième, précisément !

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